Entretien avec Hanan Challouki concernant l’inclusion

Dans  son podcast « All Things  Inclusive », Hanan Challouki, experte en communication inclusive chez Inclusified, donne la parole à des entreprises et organisations afin d’aborder tout ce qui a trait à l’inclusivité. Sa question : Quels sont les défis que pose l’inclusivité  aux CEO, spécialistes RH et membres du personnel et comment y répondre en tant qu’organisation ? Cette semaine, Floriane De Graeve, de l’équipe Diversité et Inclusion du SPF BOSA, était l’invitée de Hanan.

Vous pouvez déjà lire un avant-goût du podcast ci-dessous. Vous voulez en savoir plus ? Écoutez le podcast (en néerlandais) ! 

Floriane, que représente l’inclusion pour l’administration fédérale ?

« L’inclusion signifie que chaque collaborateur ou collaboratrice se sent respecté·e, encouragé·e et accepté· et qu’il ou elle peut ainsi fonctionner de manière optimale au sein de son organisation, ce qui améliore le bien-être du personnel, mais aussi celui de l’organisation. »

Comment travaillez-vous aujourd’hui à l’inclusion ?  

« Nous avons un plan stratégique qui s’articule autour de trois objectifs :

1. susciter l’adhésion de tous les fonctionnaires de manière à ce qu’elles et ils défendent les valeurs de la diversité et de l’inclusion.
2. ancrer la diversité et l'inclusion dans tous les processus de l’administration, tant au niveau des décisions et événements que des outils informatiques développés. Tout doit être accessible.
3. inscrire l’inclusion dans l’ADN de l’administration fédérale. Elle doit être mniprésente. L’administration fédérale souhaite, en tant qu’employeur, faire figure d’exemple en matière d’inclusion et d’égalité des chances. »

Comment traduisez-vous cette stratégie en actions concrètes ?

« Chaque année, nous établissons un plan d’action que nous mettons en pratique. Ce plan comprend des mesures très spécifiques pour chacun de ces trois objectifs stratégiques. Nous rendons compte de ces actions tant en interne qu’en externe, à nos partenaires et stakeholders mais aussi sur notre site Web. Cette approche nous permet d’offrir une plus grande visibilité ainsi qu’une reconnaissance officielle à nos actions. De plus, elle a l’avantage de renforcer l’adhésion.

L’administration fédérale se positionne comme un employeur inclusif. Comment veillez-vous à ce que l’égalité des chances soit respectée dans la procédure de sélection ?

« L’inclusion est un principe clé dans nos procédures de sélection transparentes. Nous expliquons, étape par étape, en quoi consiste chaque phase et ce qui est attendu des personnes candidates. Elles reçoivent également un feed-back concernant leur candidature, comprenant des explications par rapport aux résultats obtenus aux tests informatisés et à l’entretien. Ce feed-back leur permet de mieux comprendre leurs résultats.
Pour les sélections, nous utilisons des méthodes dans lesquelles l’égalité des chances est étayée scientifiquement. Les C.V. sont ainsi anonymisés jusqu’aux entretiens. Lors de l’entretien, l’accent est est mis sur les compétences que les candidats et candidates doivent étayer sur la base de leur expérience professionnelle. Il est possible de bien se préparer à l’entretien, car l’offre d’emploi précise les compétences nécessaires.
L’entretien est par ailleurs toujours présidé par un jury de trois personnes de genres différents. Enfin, nous prévoyons des aménagements des tests pour les candidates et candidats en situation de handicap ou ayant un trouble d’apprentissage. »

Qu’en est-il des quotas appliqués pour certains groupes cibles ?

« Les quotas sont essentiels pour donner un premier coup de pouce et rectifier une inégalité existante. Nous appliquons ainsi un quota de genre pour les fonctions de cadres supérieurs afin d’aider davantage de femmes à s'y hisser. Il ne peut y avoir qu’un maximum de deux tiers de personnes du sexe le plus représenté, un défi que nous relevons depuis 2021. Nous avons mis en place différentes actions pour y parvenir : parcours de coaching, événement destiné à encourager les femmes à postuler et témoignages de femmes fonctionnaires supérieures. 
Nous appliquons aussi un quota de 3 % pour les personnes en situation de handicap mais, pour l’instant, nous n’y sommes pas encore. Le rapportage des chiffres n’est en effet pas encore au point. Notre personnel diminue et plusieurs membres du personnel en situation de handicap ont également pris leur pension. Un plan d’action spécifique doit nous aider à atteindre ce quota de 3 %. Même si ce groupe cible bénéficie déjà d’une priorité à l’engagement, nous avons désormais également mis en place des procédures de sélection qui lui sont exclusivement destinées. Nous examinons ce que nous pouvons faire de plus en collaboration avec des organismes qui les accompagnent dans leur recherche d’emploi et leur indiquons ce que nous proposons déjà.

Quelles sont les idées fausses quant à un emploi dans l’administration fédérale ?

Un emploi au sein de l’administration fédérale est tout sauf ennuyeux. C’est absolument passionnant. Les emplois sont très diversifiés. On y trouve quasi chaque métier du secteur privé. Bref, tout le monde peut y trouver son bonheur. Un job dans l’administration fédérale permet aussi de contribuer à la société et d’avoir un impact sur notre pays, aujourd’hui comme demain. En plus, il ne faut pas forcément posséder la nationalité belge pour bon nombre de fonctions. Pour la plupart d’entre elles, il suffit d’avoir la citoyenneté de l’Union européenne et de connaître la langue dans laquelle est rédigée l’offre d’emploi. Vos collègues parleront une autre langue, mais pas de panique : vous aurez amplement la possibilité d’approfondir vos connaissances linguistiques. Bref, il s’agit d’une magnifique opportunité.

Quels sont vos objectifs ?

Nous entendons non seulement représenter les citoyennes et citoyens, mais aussi leur correspondre. Voilà pourquoi nous avons besoin de chaque talent afin de développer des solutions innovantes. Nous voulons réellement faire figure d’exemple, nous n’hésitons par conséquent pas à nous remettre en question.
 

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