Séverine Lemmens

Expert technique – Inspectrice sociale

Pouvez-vous décrire votre rôle ?

Mon rôle est de mener des enquêtes à charge et à décharge c’est-à-dire qu’en fonction du dossier que je dois traiter, je suis amenée à réaliser différents types d’actes d’enquête, tels que :

  • des observations sur le terrain ;
  • des contrôles, seule ou accompagnée de la police et/ou d’autres services d’inspection ;
  • des auditions sur le terrain ou au bureau, de témoins et/ou de personnes suspectées d’infractions ;
  • des contacts avec les clients et/ou les fournisseurs ;
  • des contrôles protocolisés auprès de l’Auditorat, en collaboration avec d’autres services d’inspection et la zone de police locale.

Nous gérons nos dossiers et notre temps en toute autonomie, ce qui évite une charge mentale trop lourde et une éventuelle démotivation. 

Que vous trouvez le plus passionnant dans votre travail ?

Ce que je préfère dans mon métier, c’est que chaque journée est différente, chaque dossier est unique et se termine différemment. Il n’y pas de redondance. Les horaires sont variables, et nous travaillons principalement de chez nous, à l’exception des auditions et des actes d’enquête sur le terrain.

Je suis autonome dans mon travail, mais également interdépendante de mes collègues, avec qui je collabore étroitement afin d’être toujours entourée.

Comment votre travail contribue-t-il à améliorer la société ?

Mon travail contribue à lutter contre la fraude, et donc à préserver une concurrence loyale pour ceux qui paient leurs cotisations et respectent les règles.

Il arrive aussi que nous aidions les personnes que nous rencontrons à mieux comprendre les démarches administratives, qui peuvent leur sembler lourdes et compliquées. Nous leur expliquons en quoi certaines pratiques peuvent les mettre en tort ou exposent d’autres à des risques juridiques.

Qu’est-ce qui vous a attiré vers l’administration fédérale ?

Ce qui m’a attiré, c’est la stabilité de l’emploi que l’administration fédérale offre, ainsi que les possibilités d’évolution professionnelle.

Considérez-vous votre environnement professionnel comme diversifié ? Le cas échéant, quels sont les avantages de ces diversités sur votre travail ?

Je trouve que, dans mon service, les différences individuelles sont valorisées et respectées. On se sent intégré, reconnu, et pleinement capable de contribuer à la mise en œuvre de pratiques inclusives en étant là pour tous.

Quel message adresseriez-vous à ceux qui hésitent à rejoindre l'administration fédérale ?

Foncez. Vous n’en ressortirez que plus grands et épanouis.

Avez-vous une anecdote amusante ou inspirante à partager sur votre carrière à l'administration fédérale ?

Un soir, lors de mes débuts dans la fonction, nous sommes entrés dans un bar pour une mission de recueil de témoignages. L’objectif était simple : interroger quelques travailleurs présents, procéder à quelques vérifications d’usage, dans le calme et la bienveillance.

À peine avions-nous demandé à l’un des employés sa carte d’identité — un geste anodin, administratif, qu’on pourrait croire banal — que l’impensable se produisit. Sans dire un mot, l’homme prit la fuite. Pas un regard en arrière, pas une hésitation. Il bondit et disparut, comme un personnage de dessin animé réalisant subitement qu’il était en tort. En l’espace de deux secondes, il avait quitté le cadre, la conversation et possiblement la dimension.

Nous sommes restés figés un instant, partagés entre perplexité et un fou rire naissant. Fallait-il le poursuivre ? L’inscrire dans un rapport ? Ou simplement contempler le vide qu’il venait de laisser, comme on regarde un pigeon s’envoler sans raison apparente ?

Et puis, quinze minutes plus tard, le revoilà. Haletant, visiblement remis de sa propre panique, il s’approcha, la tête basse, et dit simplement : « Désolé, j’ai paniqué. » Rien de plus, rien de moins. Comme si cette réaction était parfaitement naturelle.

Et nous, presque déçus qu’il n’ait pas une meilleure explication, avons hoché la tête en silence. Comme si ce genre de chose arrivait tous les jours : un homme qui fuit suite à une demande de carte d’identité, et revient avec une excuse plus fragile qu’un ticket de caisse mouillé.

C’est à ce moment-là que j’ai compris quelque chose : dans un monde saturé de protocoles et de procédures, l’absurde reste un luxe profondément humain. Il suffit parfois d’une simple question, anodine en apparence, pour déclencher un théâtre intérieur que personne ne soupçonnait.

Je trouve que les différences individuelles sont valorisées et respectées. On se sent intégré, reconnu, et pleinement capable de contribuer à la mise en œuvre de pratiques inclusives en étant là pour tous.

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