Ilse Parmentier
Quelle est votre expérience en tant que gestionnaire des amandes administratives ?
Depuis mon entrée en service en 2008, je traite presque quotidiennement des dossiers liés à la fraude sociale, et je ne m’en lasse pas.
Mon travail se situe au bout de la chaîne dans la lutte contre la fraude sociale, qui veille au respect de la législation sociale.
Ces dossiers peuvent, entre autres, concerner le travail au noir, le bien-être au travail, le non-respect de la réglementation en matière de travail à temps partiel ou l’emploi d’étudiants sans contrat.
La fraude sociale sape les fondements de notre sécurité sociale, elle engendre une concurrence déloyale entre les entreprises et une régression sociale, particulièrement au détriment des groupes les plus vulnérables. C’est pour cela que je crois en l’importance de ce que nous faisons.
Á quel moment intervenez-vous dans le processus ?
Dans un premier temps, les inspecteurs (1) de notre SPF, ainsi que ceux d’autres organismes tels que l’ONEM et l’ONSS, se rendent sur le terrain et constatent des infractions. Ils rédigent alors un procès-verbal qu’ils transmettent à l’employeur concerné ainsi qu’à l’auditeur du travail (2). Ce dernier examine ensuite si le dossier doit être soumis au tribunal (notamment pour les dossiers plus graves) ou s’il peut être traité par notre équipe d’Account Managers (3). Enfin, les dossiers sont répartis en fonction de la charge de travail ou de leur nature.
En quoi consiste votre rôle d’Account Manager des amendes administratives ?
Je prends mes dossiers en charge de A à Z. Je commence par contacter l’employeur en question. Ce dernier a l’occasion de s’expliquer (par écrit ou oralement). Sur la base des moyens de défense et du dossier, je décide si nous pouvons classer le dossier sans suite (ce qui est assez rare) ou si nous imposons une amende. J’élabore ensuite un projet de décision, en justification le montant et les motifs de la sanction. L’employeur peut encore introduire un recours auprès du tribunal du travail. Dans ce cas, je rédige un premier projet de conclusion avec notre avocate et je continue à suivre le dossier avec elle.
Que diriez-vous à ceux qui hésitent à postuler ?
Si vous aimez planifier vos propres tâches, travailler de manière autonome et si vous vous intéressez au droit (pénal) social, ce job est fait pour vous !
Vous assurez le suivi de vos dossiers en toute autonomie et appliquez les lignes directives du service. Grâce à la flexibilité et au télétravail (jusqu’à 3 jours par semaine), il est possible d’organiser votre travail de manière optimale.
Des réunions d’équipe sont régulièrement prévues et, quatre fois par ans, nous nous réunissons tous ensemble pour discuter de différents thèmes. L’équipe est composée de collègues francophones et néerlandophones, avec un bon mix de seniors et juniors. On a aussi l’occasion de suivre des formations.
En général on n’annonce pas de bonnes nouvelles à l’employeur, et parfois il s’est écoulé un certain temps depuis la visite de l’inspecteur. Il faut donc savoir se montrer compréhensif et pouvoir rassurer les gens.
Si vous aimez planifier vos propres tâches, travailler de manière autonome et si vous vous intéressez au droit (pénal) social, ce job est fait pour vous !